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2019 très probablement l’année de la retraite pour Andy Murray

« Il est possible que l’Open d’Australie soit mon dernier tournoi », même si c’est à Wimbledon qu’il voudrait « arrêter de jouer »: l’Ecossais Andy Murray a annoncé, en larmes, sa très probable fin de carrière pour 2019, victime d’incessantes douleurs à la hanche.

A 31 ans, l’ex-numéro un mondial s’est rendu à l’évidence. « Je peux jouer avec des limitations. Mais avoir les limitations et la douleur ne me permet pas de prendre du plaisir en compétition ou à l’entraînement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Melbourne.

« J’ai fait à peu près tout ce que je pouvais pour essayer que ma hanche aille mieux et ça n’a pas beaucoup aidé », a regretté Murray en référence à son opération de la hanche début 2018, l’éloignant des courts jusqu’en juin. Il n’avait ensuite participé qu’à quatre autres tournois avant d’achever sa saison en septembre et de se concentrer sur sa remise en forme.

« Wimbledon est l’endroit où j’aimerais arrêter de jouer, mais je ne suis pas certain que je pourrai le faire », a dit « Sir Andy », devenu en 2013 le premier Britannique vainqueur du tournoi anglais depuis 77 ans. « Je pense qu’il est possible que l’Open d’Australie (14-27 janvier) soit mon dernier tournoi », a-t-il aussi glissé, fataliste.

– « Période brutale » –

Il doit affronter Roberto Bautista au Melbourne Park la semaine prochaine. Mais sans trop d’illusions: « Je vais jouer. Je peux toujours jouer à un certain niveau, pas à un niveau auquel je suis heureux de jouer. La douleur est vraiment trop forte, jouer comme ça, ce n’est pas quelque chose que j’ai envie de continuer ».

Et s’il n’écarte pas l’idée d’une autre opération à sa hanche récalcitrante, il y pense davantage en vue de sa qualité de vie de retraité que raquette à la main, « c’est quelque chose que j’envisage maintenant très sérieusement ».

Eliminé dès le deuxième tour du tournoi de Brisbane la semaine dernière, celui qui a dégringolé au 230e rang mondial a abandonné lors d’un match d’entraînement avec Novak Djokovic jeudi après moins d’une heure de jeu.

Il a déjà commencé à engranger les hommages. « Je tire mon chapeau à Andy Murray! Légende absolue. Dans la short list des meilleurs tacticiens de l’histoire. Résultats irréels dans une période brutale. Rien d’autre que du respect. J’espère qu’il peut finir fort et en bonne santé », a tweeté l’ancien tennisman américain Andy Roddick.

Il a remporté trois tournois du Grand Chelem (pour cinq finales perdues), 45 tournois ATP et deux médailles d’or olympiques. Mais devenu professionnel en 2005, Murray a subi l’hégémonie des monstres Roger Federer et Rafael Nadal, puis l’émergence de Djokovic.

– Coupe Davis 2015 –

Longtemps il n’a battu ses plus grands rivaux que dans les tournois mineurs, succombant en Grand Chelem contre les mêmes, paralysé par l’enjeu. Ne récupérant que les miettes ou presque, ce qui n’était finalement pas si mal au vu du niveau de jeu très « âge d’or du tennis masculin » atteint par le Suisse, l’Espagnol et le Serbe.

Chez lui, Murray est depuis longtemps une idole qui compte parmi ses fans quelques Écossais célèbres, comme Sean Connery et Alex Ferguson, souvent présents à ses matches. Ailleurs au contraire, le courant a longtemps eu du mal à passer.

Il a ainsi connu son lots de critiques en Grande-Bretagne en se positionnant, en vertu de son identité écossaise et de manière plus ou moins malhabile, contre l’Angleterre. Mais a su aussi se réconcilier avec les Britanniques en décrochant à lui seul ou presque la victoire en Coupe Davis en novembre 2015, la première de la Grande-Bretagne depuis 1936.

Timide face à la presse, le visage toujours fermé, le jeune joueur a souvent distillé un discours sans fantaisie. Il s’est un peu déridé avec l’âge et les succès, avec un humour teinté d’ironie.

Jusqu’à ces larmes de Melbourne annonçant une fin de carrière prochaine, la trentaine à peine entamée.

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