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Michel Beaujean, la mémoire du Dakar

Il était au premier Dakar, a traversé des dizaines de pays et rencontré les plus grands champions du rallye-raid… Le vrai « Monsieur Dakar », c’est lui : Michel Beaujean est encore présent, sur les routes péruviennes, pour l’édition 2019. Avec ses souvenirs.

Au total, Michel Beaujean n’aura raté que cinq Dakar et compte donc 36 participations. C’est plus que la légende Stéphane Peterhansel, ses 30 Dakar et 13 victoires.

« Souvent, je me dis ‘bon, cette fois, c’est le dernier’… Mais chaque fois, je repars! », assure-t-il. En 40 ans de Dakar, il aura donc croisé tous les grands noms de l’histoire du célèbre rallye-raid: Thierry Sabine, Hubert Auriol, Daniel Balavoine, Johnny Halliday, René Metge… Et rapporté des centaines de souvenirs.

Car, à 65 ans, le retraité a débarqué au Pérou avec ses photos jaunies, le règlement ou son roadbook de l’époque… et même sa fiche d’inscription à la première édition, avec les prix en francs! « Tout a changé. Avant, c’était vraiment l’aventure », soupire-t-il. « Et il y avait de l’entraide : on s’arrêtait pour souder les cadres des motos, on s’arrêtait pour aider les copains, même ceux qu’on ne connaissait pas. Maintenant, il y a tellement d’argent en jeu… l’esprit Dakar a un peu disparu. »

Cela n’empêche pas ce passionné de revenir chaque année. « Tant que je peux, je viens », précise celui qui était au départ du tout premier Paris-Dakar, le 26 décembre 1978.

– Système D –

A l’époque, Michel se préparait à participer au rallye Abdijan-Nice, organisé par Jean-Claude Bertrand. Avec l’annulation de la course, lui et son camion assistance N.149, comme de nombreux autres concurrents, se sont rabattus sur cette petite course organisée par Thierry Sabine.

Et voilà comme il a attrapé le virus. « C’est surtout la mécanique qui me passionne », ajoute-t-il. « On se dit ‘Faut que ça marche, on n’a pas le droit à l’erreur! Il faut que le mec aille au bout!' »

Les choses ont bien changé depuis ses débuts sur le Dakar, se souvient Michel: « On emmenait notre propre nourriture. Au menu, c’était souvent saucisse-purée. Et, des fois, pour changer, c’était purée-saucisse. »

Cet ancien mécanicien n’a évidemment plus la jeunesse de ses débuts. « Maintenant, je ne peux plus suivre. Ils ont des trucs électroniques… Je peux filer un coup de main mais chacun son rôle. Moi, je m’occupe plus de la logistique. J’installe le bivouac, je fais le plein, j’organise les pneus. Quand les voitures arrivent, tout doit être prêt », raconte-t-il.

De ses Dakar africains, il garde des tonnes d’anecdotes. Joyeuses ou plus douloureuses. « Les pleins à la main, parce qu’il n’y avait pas d’électricité », « des étapes de 4-500 km », « l’Unimog de l’armée allemande », « la première douche prise à l’arrivée à Dakar », « les chambres à air, les roues cerclées », « le plancher du camion en feu », « la solidarité »… Un autre temps. eu », « la solidarité »… Un autre temps.

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