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Il y a 50 ans, Mexico ’68, une fête mémorable et douce-amère (vidéos)

Quelques jours après la brutale répression d’une manifestation étudiante, la ville de Mexico a vécu en octobre 1968 des Jeux olympiques historiques, marqués par des exploits et des gestes mémorables.

« Le saut du siècle » de Bob Beamon en longueur, la médaille d’or du boxeur George Foreman, celle de Dick Fosbury avec sa technique novatrice en saut en hauteur, et surtout les poings gantés de noir, brandis sur le podium par les athlètes américains Tommie Smith et John Carlos affirmant au monde entier le « Black Power ». « Ce furent 16 jours fabuleux », résume le comité d’organisation mexicain dans un rapport sur ces premiers JO de l’histoire tenus sur le sol latino-américain.

Des critiques avaient pourtant été exprimées sur l’opportunité d’organiser la compétition dans une ville située à 2.200 mètres d’altitude. « Certains disaient que les athlètes allaient tomber comme des mouches », raconte Javier Ramirez, fils de Pedro Ramirez Vazquez, président du comité d’organisation.

Mais une pluie de records fait taire les critiques: 30 records du monde, dont celui de Beamon qui s’est envolé à 8,90 mètres, dépassé une seule fois en 50 ans (par Mike Powell en 1991).

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Le nageur américain Mark Spitz y fait sa première apparition et décroche ses deux premières médailles d’or olympiques (sur 9).

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Pour la première fois, un sprinter, l’Américain Jim Hines, passe sous la barre des 10 secondes au 100 mètres (9 sec 95) sur la piste innovante en polyuréthane du stade de l’Université olympique.

« Nous avons eu la chance de voir des personnalités du sport qui resteront à jamais dans l’histoire », souligne à l’AFP Antonio Rosique, chroniqueur sportif de TV Azteca.

– Le souffle d’une époque –

« Ce stade respire, c’est un organisme vivant », a confié à la presse mexicaine l’Américain John Carlos, cinquante ans après son geste militant sur le podium du 200 mètres. « Cela me donne la sensation que je suis né dans ce stade. J’ai l’impression de revenir chez moi », a-t-il assuré.

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Ces Jeux diffusés en direct à la télévision et pour la première fois en couleur prennent une dimension mondiale, ils reflètent les agitations et transformations de l’époque.

« Il se passait tant de choses dans le monde qu’on devait tous y porter attention », raconte la sprinteuse américaine Wyomia Tyus, médaille d’or sur 100 mètres et 4×100 m, qui dédiera cette dernière victoire à Smith et Carlos.

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Les Jeux réunissent plus de 5.500 athlètes de 112 pays dont, pour la première fois, les deux côtés de l’Allemagne. L’Allemagne de l’Est décroche 25 médailles et finit au 5e rang, devant l’Allemagne de l’Ouest 8e.

Autre symbole fort, la gymnaste tchèque Vera Caslavska proteste contre l’invasion de son pays par l’URSS en baissant la tête sur le podium, qu’elle partage avec la Soviétique Larissa Petrik, au moment de l’hymne communiste.

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Et, pour la première fois, c’est une femme qui allume la flamme olympique, la sprinteuse mexicaine Enriqueta Basilio.

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– Souvenir doux-amer –

Ces Jeux ont montré au monde « un Mexique moderne, leader d’Amérique latine » et « capable d’organiser brillamment » un événement de cette ampleur, explique à l’AFP le journaliste Arturo Xicotencatl, qui les a couverts. Mais ils ont aussi laissé à beaucoup de Mexicains un souvenir « doux-amer ».

Sur le plan sportif, le Mexique a réalisé sa meilleure performance de l’histoire en décrochant neuf médailles, dont trois d’or. Depuis, « le chronomètre s’est arrêté pour le sport mexicain », regrette Xicotencatl.

Mais la répression féroce d’une manifestation étudiante dans le quartier de Tlateloco à Mexico reste aussi irrémédiablement associée aux Jeux de 1968. La tragédie, qui s’est déroulée quelques jours avant le début des épreuves, aurait fait selon certaines versions plusieurs centaines de morts. Une blessure non guérie que commémorent chaque année des Mexicains pour réclamer justice.

« Le public qui avait pu entrer dans le stade était surtout conservateur », raconte l’écrivain Juan Villoro qui, enfant, assista aux Jeux olympiques. « Beaucoup de gens se félicitaient que les jeunes révolutionnaires communistes n’aient pu empêcher les Jeux et aient été brisés (…) Un des slogans du mouvement étudiant était: +Nous ne voulons pas de Jeux, nous voulons la révolution+, une manière romantique et utopique de dire qu’ils voulaient changer le pays qui en avait bien besoin », relate Villoro.

« Quand la délégation soviétique a défilé dans le stade, elle a été huée » se souvient-il. Quant au président mexicain Diaz Ordaz, responsable présumé du massacre des manifestants, « il fut acclamé ».

Le film officiel des JO de Mexico en 1968

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