Marc Degryse

Un podium pour Mouscron

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, le 12/12 de Mouscron est admirable tandis que ses doutes augmentent chaque semaine concernant Anderlecht.

Si on jette un oeil sur le classement de la phase retour de la phase classique, on peut en tirer quelques enseignements intéressants. Le premier qui saute aux yeux, c’est que Mouscron occupe la troisième place, avec 19 points sur 30. C’est seulement un de moins que le Standard et trois de moins que Genk. Cela me rend admiratif sur le parcours de Bernd Storck et de ses hommes. Ils viennent quand même de faire un 12/12 pour commencer l’année, avec des déplacements à Genk et à Gand au programme.

En plus du résultat, Mouscron y met la manière : on voit de la confiance et un esprit offensif dans cette équipe. L’incarnation de cette forme exceptionnelle, c’est Taiwo Awoniyi qui ne s’arrête plus de marquer. Cela rend son passage difficile à Gand encore plus inexplicable. Quand il est arrivé chez les Buffalos, je trouvais qu’il avait tous les ingrédients du bon achat : il était jeune, et il avait montré lors de son premier passage à Mouscron qu’il avait les capacités pour briller dans un club du top. Malheureusement, on ne lui a pas donné assez de temps. Il a eu la malchance de tomber dans une période difficile avec Yves Vanderhaeghe, et puis Jess Thorup ne lui a donné que très peu de confiance.

Storck a donc reçu des renforts cet hiver, mais ça n’enlève rien à la qualité de son travail. Quand il est arrivé en septembre, l’équipe n’avait pas encore de point. Dans ce cas-là, tu dois aussi faire un gros travail sur le plan mental. Il a rendu son équipe solide, il en a fait un bloc, alors que c’est clairement un coach qui veut plus que ça, qui aime que ses joueurs aient une mentalité offensive. Et pour couronner le tout, c’est un vrai gentleman. À Gand, il a commencé sa conférence de presse en présentant ses excuses pour la faute de Manuel Benson sur Brecht Dejaegere, en disant que ce n’était pas le genre de son joueur, ni le genre de son équipe. Que ce n’était pas le football qu’il aimait.

Si je reprends mon classement, je vois qu’Anderlecht est treizième, avec huit points sur trente et deux points d’avance sur le dernier. Vu le calendrier qui s’annonce, les Mauves pourraient bientôt se retrouver à la dernière place sur les matches retour. Toutes les excuses ont déjà été servies, et je n’ai pas l’impression que l’arrivée de Fred Rutten ou celles des nouveaux joueurs ont amené beaucoup de changement au Sporting. Anderlecht manque de confiance, de qualité et de temps. On atteint un creux historique pour le club, et la bataille pour participer aux play-offs 1 fera rage jusqu’au bout. Je continue à croire que c’est impossible qu’Anderlecht se retrouve en dehors du top 6, mais je dois quand même reconnaître que mes doutes augmentent chaque semaine.

Il faudrait presque un miracle. Pas un aussi grand que celui dont a besoin Lokeren, mais on a quand même l’impression qu’il faudra qu’il se passe quelque chose de spécial pour inverser la tendance. La chance des Mauves, c’est que leurs concurrents comme Gand et Charleroi perdent des points en route mais maintenant, même Courtrai semble redevenir une menace. Entre tous ceux-là, la lutte sera passionnante jusqu’au bout.

Bruges sera en play-offs 1, mais ce n’est pas brillant non plus chez les Blauw en Zwart. 21 points sur 48, c’est trop peu. Le jeu est là, mais on ne peut pas seulement les juger sur ça. Il faut aussi de l’efficacité, et c’est un grand problème : on dirait que le Club a perdu sa capacité à faire un résultat. Contre le Cercle, ils marquent deux buts spectaculaires mais encaissent un but stupide, ne se mettent pas à l’abri et finissent par concéder un nul.

Tout ça, c’est du bénéfice pour Genk. La perte potentielle d’Alejandro Pozuelo pourrait être un moment décisif dans la saison mais s’il reste, cela fera définitivement du Racing l’équipe à battre. Le titre leur tend les bras.

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