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Passé-présent: quand le lauréat du Soulier d’Or était prévenu par téléphone

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Ce mercredi soir, on remet le Soulier d’Or à la faveur d’une véritable soirée de gala. Jadis, l’événement se déroulait dans une ambiance nettement plus feutrée.

La remise du Soulier d’Or a énormément changé au fil des années. Si, au début, l’événement était plutôt confidentiel, il s’est mué en parade de célébrités et relègue de plus en plus le football à l’arrière-plan.

Dans les années ’70, on remettait le trophée dans l’intimité du restaurant bruxellois Le Vieux Berchem, à Berchem-Sainte-Agathe. L’événement se déroulait toujours un lundi midi, en présence d’un groupe de journalistes triés sur le volet et de quelques arbitres. Un huissier de justice surveillait l’ouverture des enveloppes, confiée à un membre du service de promotion du quotidien organisateur, Het Laatste Nieuws.

Les journalistes de Sport 70, le précurseur de ce magazine, assistaient à la procédure. Ils avaient préparé des reportages sur les lauréats possibles et devaient ensuite téléphoner à l’imprimerie pour dire quel article elle pouvait faire passer.

Le scrutin était achevé vers une heure de l’après-midi et l’assemblée prenait place à table, pour un copieux repas. Pendant ce temps, on téléphonait au lauréat, à son domicile. Il devait alors se rendre au restaurant le plus rapidement possible. En général, les candidats étaient collés à leur téléphone, en espérant recevoir la bonne nouvelle.

Une fois, cependant, le vainqueur, Erwin Vandenbergh, a mis cinq heures pour rejoindre Bruxelles depuis son domicile à Ramsel. Le pays était alors recouvert d’une épaisse couche de neige mais jamais Vandenbergh n’aurait imaginé se servir de cette excuse pour ne pas venir.

Une autre fois, c’est Julien Cools qui a reçu le Soulier d’Or. Quand le médian du Club Bruges a décroché, il a cru à une plaisanterie car Jean-Marie Pfaff était le grandissime favori. Cools s’est précipité à Bruxelles sans être vraiment sûr d’avoir gagné le vote.

Plus tard, la cérémonie s’est déroulée dans un restaurant situé sur la grand-place de Bruxelles, près de la gare de Bruxelles-Central, ce qui permettait à certains de boire davantage avant de reprendre le train. Mais il fallait toujours prévenir le lauréat par téléphone. Sauf une fois : il a pénétré dans le restaurant cinq minutes après la divulgation du résultat. C’était Jan Ceulemans, le grand favori, qui attendait le résultat dans sa voiture, parquée dans une rue latérale.

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