© AFP

Philippe Gilbert veut « remporter une grande classique » cette saison

Philippe Gilbert prendra samedi pour la 15e fois le départ de Milan-Sanremo (WorldTour), qui sera le 49e Monument disputé par le coureur liégeois de 36 ans. « Mon objectif cette saison est de remporter une grande classique », déclare Gilbert sur le site internet de son équipe Deceunick – QuickStep.

« Mon objectif cette saison est de remporter une grande classique. C’est mon objectif chaque saison depuis plus de dix ans et j’en ai gagné une pratiquement tous les ans, parfois même deux ou plus », raconte le champion du monde 2012. « Mon but est d’en gagner une et ensuite, quand ce sera fait, me reconcentrer pour en gagner une deuxième. Je ne suis pas le genre de gars qui va faire la fête et arrêter de s’entraîner, je me reconcentre sur mon prochain objectif. Je suis toujours plus intéressé par le futur ».

Philippe Gilbert, 74 victoires au compteur, s’est imposé une fois cette saison, pour son 3e jour de course lors de la 3e étape du Tour de la Provence, qu’il a terminé en 10e position. Il s’est aussi classé 8e du Circuit Het Nieuwsblad et 15e de Paris-Nice, où il est monté sur le podium de la 2e étape (3e).

« Ma saison a bien débuté », dit le Remoucastrien. « J’ai décidé de commencer en douceur, avec un programme pas trop chargé, et en essayant de ne pas trop voyager. Je n’aime pas trop être en déplacement et devoir composer avec le jet lag. Je suis plus un coureur à l’ancienne, avec des stages, du repos et du travail à la maison. Pour l’instant, cela semble être un bon choix vu que je suis en bonne forme, que j’ai signé quelques beaux résultats. Je pense que je vais aborder les classiques en excellente condition ».

Philippe Gilbert dispute sa 17e saison dans le peloton professionnel, lui qui était passé pro en 2003 au sein de l’équipe Fdjeux.com. « Quand je suis passé pro, je pensais que je serais content si je pouvais faire une carrière de dix ans en gagnant quelques courses », dit-il. « Puis, ces dix ans sont passés si vite et j’aimais encore cela, alors j’ai voulu continuer. J’aime toujours autant le vélo comme au premier jour. J’aime m’entraîner et faire des sacrifices. Nous n’avons pas vraiment de vie car nous donnons tout au vélo. Parfois je me dis que je passe à côté des plus belles années de ma vie, alors que je suis en bonne santé et que je pourrais faire autre chose. J’ai des amis qui ont arrêté le vélo comme Thor Hushovd ou Tom Boonen. Je vois qu’ils peuvent profiter de la vie davantage que quand ils étaient cyclistes, et je me dis que je suis stupide de continuer alors que j’ai beaucoup donné au cyclisme. Mais en même temps, j’aime toujours le risque, la vitesse, la manière de gérer mon corps pour être en forme. C’est toujours un challenge, car quand on arrête en hiver, c’est difficile de revenir à son meilleur niveau. C’est comme pour un marathon, un iron man ou un combat de boxe, mais ces gars-là n’ont que quelques compétitions sur l’année, alors qu’on a 70 ou 80 courses par an ».

« En vieillissant, je sais exactement ce que je dois faire et ne pas faire et cela rend les choses plus facile », poursuit Philippe Gilbert. « C’est grâce à l’expérience. Je vois beaucoup de jeunes gars qui font les erreurs que j’ai faites, mais ils vont apprendre de ces erreurs. Parfois, c’est préférable de les laisser se tromper, car c’est comme cela qu’on apprend en tant qu’être humain. Plus tard, je peux leur parler et les aider à comprendre en espérant qu’ils ne commettent plus les mêmes erreurs ».

Philippe Gilbert aborde aussi son après-carrière. « J’ai un petit magasin de cycles à Monaco, avec un peu de personnel », avance le Liégeois. « Ce commerce m’aide à garder les pieds sur terre et à me concentrer sur autre chose que mon métier. Cela élargit mon horizon. Si je pense trop au vélo, j’aurai des problèmes. Je sais que des coureurs sont tombés en dépression pour avoir arrêté sans savoir quoi faire par la suite. J’espère éviter cela en ayant d’autres centres d’intérêt. J’aime le vélo, mais pas jour et nuit. Quand je suis en famille, je dis toujours qu’on peut parler de vélo pendant cinq minutes, pas plus! Mes garçons (5 et 8 ans) aiment et n’aiment pas le vélo. Ils aiment rouler sur leur vélo mais ils savent aussi que c’est à cause du vélo qu’ils ne me voient pas. Ils font une ou deux courses par an, je ne veux pas qu’ils en fassent trop. J’ai vu des parents pousser leur enfant de 8 ans et je sais que ces garçons ne voudront plus courir à 15 ans. Parfois j’aimerais parler aux parents pour leur dire de laisser leurs enfants en profiter plus ».

Contenu partenaire