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Goffin : « Je ne serais pas top 7 mondial, si j’étais normal à tous les niveaux »

Normalité soi-disant incarnée, David Goffin (26 ans) repousse ses limites depuis plusieurs années, comme en témoigne sa récente place de finaliste au Masters. Le Liégeois peut encore embellir son CV ce week-end à Lille, contre la France, en finale de Coupe Davis. Un objectif majeur qui vient clore une année 2017 mémorable.

David Goffin à propos…

…de la pression de jouer en Coupe Davis : « C’est vraiment agréable de jouer pour un pays, mais ce n’est pas simple à gérer. Tous les joueurs vous le diront, il n’y a rien de plus stressant qu’un match de Coupe Davis. Il y a une forme de pression qui s’installe de jour en jour, c’est assez déstabilisant. Cela peut complètement tétaniser un joueur, comme ça peut également le transcender. J’ai eu du mal au début mais finalement, petit à petit, j’en viens à assumer mon rôle de n°1, de leader d’équipe. Et c’est jouissif de répondre présent et de gagner quand tout le monde t’attend. S’il m’arrive encore de stresser ? J’essaie avant tout de le prendre comme un plaisir, mais le stress c’est plus fort que toi et il est souvent lié à cette envie de bien faire. Steve m’appelle « point sur », et bien, j’ai envie que ça continue. De ne pas le décevoir, lui et les autres. Mais le stress, c’est normal, ça fait partie du jeu, ce n’est pas un vilain mot. Celui qui dit qu’il ne stresse pas, c’est un menteur. »

…de son statut de « mec normal » : « Je suis conscient que je ne sauve pas des vies, mais que je fais juste un sport ultra médiatisé. Sportivement, c’est autre chose, je ne serais pas top 7 mondial, si j’étais normal à tous les niveaux. Moi, ce qui me motive, c’est, par exemple, de jouer contre des gars qui servent à 230, parce que je sais qu’eux n’aiment pas me jouer. Je retourne bien, donc ils savent que je vais les forcer à puiser dans leurs réserves. C’est un bon boost mental d’être redouté par des gabarits pareils. »

…du fait d’être dans le top 10 : « J’ai toujours été conscient que j’étais capable de jouer du très bon tennis à l’entraînement. En fait, je sentais qu’il y avait quelque chose à faire. C’est pour ça que j’essayais souvent de jouer avec des plus forts. Je voyais que c’était possible, que je n’étais pas ridicule, que je tenais tête. Et puis, je recevais beaucoup de compliments sur mon jeu, mais de là à s’approcher des 10 premiers, c’était autre chose. »

…du déclic de 2014 : « Il y avait d’abord eu mon huitième à Roland en 2012, qui chamboule un peu tout puisque je me retrouve dans la foulée catapulté dans le top 50, avec une qualification pour les JO dans la poche. Ç’a été très vite à l’époque, trop sans doute. Mon huitième contre Roger (Federer) à Roland, c’est un dimanche après-midi sur un Central plein. J’avais l’impression de jouer un match de Coupe du monde, il y avait un engouement incroyable. J’ai pris énormément de plaisir, mais il a fallu que je digère par la suite. Du jour au lendemain, on me regardait avec des grands yeux sur le circuit. J’étais le petit nouveau qui marchait bien. Je me suis retrouvé qualifié pour le tableau final de tous les grands tournois, certains que je ne connaissais même pas encore. J’avais besoin de prendre mes marques et ça a duré jusqu’à l’été 2014… C’est là que j’ai pris conscience que j’étais vraiment fort. »

Par Martin Grimberghs

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