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Nucléaire : niveau d’alerte « Tchernobyl » au Japon

Le Japon a relevé de 5 à 7 le niveau de l’accident nucléaire de Fukushima sur l’échelle des événements nucléaires et radiologiques. C’est le degré de gravité maximal, à égalité avec la catastrophe de Tchernobyl.

Le Japon a décidé de relever de 5 à 7 le niveau de l’accident nucléaire de Fukushima sur l’échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), le plaçant au degré de gravité maximal à égalité avec la catastrophe de Tchernobyl, ont affirmé mardi des médias nippons.

L’importance d’un problème intervenant dans un site nucléaire est évaluée au moyen de cette échelle internationale, le niveau 0 correspondant à l’absence d’anomalie et le niveau 7, le plus important, à un accident majeur, comme celui de Tchernobyl en 1986. Un niveau 7 attribué à Fukushima signifie qu’un « rejet majeur de matières radioactives » s’est produit avec « des effets considérables sur la santé et l’environnement ».

La situation se stabilise « pas à pas », selon le Premier ministre

Mais bizarrement, selon le Premier ministre japonais Naoto Kan la situation à la centrale « se stabilise pas à pas » et les fuites radioactives baissent.

Interrogé sur l’apparente contradiction entre ses propos et la décision d’élever au niveau 7 de gravité l’accident à Fukushima Daiichi (N°1), Naoto Kan a répondu: « nous avons réévalué le niveau sur la base de vérifications de l’étendue des émissions radioactives parfois élevées ».

Il a par ailleurs affirmé que « la santé des citoyens est le principe directeur des décisions du gouvernement ».

Il a appelé les Japonais à « reprendre leur vie normale » et à consommer, après la période de retenue qu’ils se sont imposée au lendemain de la catastrophe.

Séisme à l’est de Tokyo : pas de dégât à la centrale de Fukushima…

La centrale nucléaire accidentée de Fukushima n’a subi aucun dommage lors du séisme de magnitude 6,4 qui a eu lieu mardi matin à l’est de Tokyo, a annoncé son opérateur Tokyo Electric Power (Tepco). « Il n’y a eu aucune coupure de courant ni dommage à cause de ce tremblement de terre jusqu’à présent », a déclaré la compagnie d’électricité dans un communiqué.

L’agence de presse Kyodo a rapporté pour sa part qu’un incendie s’était déclenché dans la centrale, avant d’être rapidement éteint. Lundi, Tepco avait fait évacuer ses employés du site après un autre séisme de magnitude 6,6 intervenu non loin de la centrale Fukushima Daiichi. L’alimentation électrique extérieure des réacteurs 1, 2 et 3 avait été interrompue après la secousse pendant 50 minutes, arrêtant du même coup les pompes chargées d’injecter de l’eau pour refroidir le combustible, avant que les opérations de refroidissement ne reprennent.

Cette centrale nucléaire est gravement accidentée depuis un puissant tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami géant qui ont provoqué le 11 mars une panne des systèmes de refroidissement des réacteurs. Des explosions et fuites radioactives se sont produites depuis et les autorités tentent d’empêcher l’accident de dégénérer en injectant massivement de l’eau dans les réacteurs.

… Mais une nouvelle réplique sismique oblige à évacuer

Une forte réplique sismique de magnitude 6 s’est produite mardi en début d’après-midi dans la préfecture de Fukushima, où est située la centrale nucléaire accidentée, a rapporté l’institut de géophysique américain (USGS). Aucun dégât n’a été rapporté dans l’immédiat, ont précisé les médias.

Le séisme s’est produit à 14 h 07 (7 h 07 heure belge), a-t-il précisé, à quelques dizaines de kilomètres au sud-ouest de la centrale Fukushima Daiichi (N° 1). Son hypocentre était situé à seulement 10,6 km de profondeur.

Tepco a assuré que ses pompes électriques continuaient de fonctionner normalement pour refroidir les réacteurs nucléaires. Il a toutefois évacué par précaution ses employés du site : « Nous n’avons rien détecté d’anormal dans l’alimentation électrique extérieure de la centrale, a précisé un porte-parole du groupe. Nous inspectons toutefois les systèmes d’injections d’eau. »

Selon les experts, des tremblements de terre répétés pourraient provoquer des dégâts supplémentaires sur la centrale déjà gravement endommagée. La secousse a été ressentie à Tokyo, distante de moins de 180 km. Il s’agit de la troisième forte réplique en deux jours du séisme de magnitude 9, suivi d’un tsunami géant, qui a dévasté le nord-est du Japon le 11 mars. Plus de 400 répliques de magnitude 5 et plus se sont produites dans cette région depuis.

LeVif.be, avec Belga

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