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Vanhaezebrouck :  » L’entraîneur parfait n’existe pas « 

Hein Vanhaezebrouck est comme il est, c’était déjà le cas à Gand et ça l’est toujours à Anderlecht.  » Un gars comme Pieter Gerkens s’entend directement bien avec moi, des garçons pareils n’ont jamais l’impression que je suis trop exigeant avec eux « , dit-il.  » Mais je comprends que certains joueurs doivent s’habituer à mon approche, et même qu’il y en ait qui, après un certain temps, ne peuvent plus me voir en peinture ! « 

Hein Vanhaezebrouck à propos…

…de Dendoncker qui estime être meilleur dans l’entrejeu : « Je comprends car j’ai joué à cette place aussi mais, selon moi, c’est justement grâce à sa polyvalence qu’il est Diable Rouge. Avant, Thomas Meunier déclarait également sans cesse qu’il était un deuxième attaquant et pas un arrière droit. Posez lui la question maintenant… Un milieu avec Kums, Trebel et Dendoncker ? On peut les aligner ensemble dans certains matches et on peut en laisser souffler un des trois dans d’autres. Quand on porte le maillot d’Anderlecht, on doit savoir que ça peut arriver et que cela peut permettre d’être frais et de faire la différence quand on entre au jeu, comme Pieter Gerkens contre Zulte Waregem. »

…de son approche :  » Il y a des entraîneurs qui disent  » Fais comme tu veux «  mais à l’heure actuelle, il est impossible d’être champion ou de se qualifier pour la Ligue des Champions en procédant de la sorte. Si, à Gand, on n’avait pas amélioré la condition physique des joueurs, on n’avait pas la moindre chance d’y arriver. Sans vision tactique, sans clarté et sans automatismes non plus. Gert Verheyen dit que Zinho Vanheusden est un type avec qui il est très agréable de travailler parce que, avec lui, la séance tactique peut durer une heure. Pourquoi. Parce qu’il est habitué à ça en Italie. Que dit Timothy Castagne, passé de Genk à l’Atalanta ? La grande différence entre la Belgique et l’Italie, c’est le niveau physique et tactique. Mais en Belgique, il y en a encore qui pensent qu’il suffit de faire des petits matches à l’entraînement. C’est comme à l’école : quand le professeur donne une nouvelle matière, il y a peut-être deux élèves sur vingt qui comprennent tout de suite. Avec les autres, il faut être plus patient parce que ça rentre plus difficilement. Et il y a une chance qu’après un certain temps, quelques-uns disent :  » Je ne peux plus le voir en peinture « . Je comprends. Les joueurs intelligents comprennent en une semaine et ce ne sont pas forcément ceux qu’on remarque le plus. À Courtrai, par exemple, il ne fallait pas expliquer les choses trois fois à Brecht Verbrugghe ou à Bram De Ly. Pareil à Gand avec Rafinha ou Lasse Nielsen. Par contre, j’ai rencontré des joueurs très doués balle au pied mais incapables de comprendre un schéma tactique. C’est pourquoi je dis que lors du recrutement, il faut être plus attentif à d’autres facettes que les seules qualités footballistiques pures. Il faut se demander si le joueur est suffisamment intelligent d’un point de vue footballistique et d’un point de vue émotionnel. Qu’est-ce qui le motive ? Quel est son mode de vie ? Son attitude ? On a beaucoup à gagner en faisant cela mais un agent ne va pas tout vous dire à ce sujet. Je n’en ai jamais entendu aucun dire qu’il ne fallait pas prendre son joueur. Voyez Pieter Gerkens, que je connaissais comme joueur mais pas en tant qu’homme. Je constate que c’est un garçon calme qui comprend, qui vient à l’entraînement avec envie, motivation et plaisir, qui se montre réceptif et qui pose des questions. Un gars comme ça s’entend directement avec moi, il n’a jamais l’impression que je suis trop exigeant avec lui. Sven Kums est comme ça également et il y en a encore beaucoup avec qui tout s’est très bien passé. Mais il y a beaucoup de joueurs qu’il faut pousser parce qu’on veut retirer le maximum de leur potentiel. Et ça peut rapporter. Par contre, si on leur fiche la paix, ils n’auront jamais le rendement escompté. Ceux qui ont échoué avec moi et ont réussi ailleurs se comptent sur les doigts d’une main, ça en dit long. »

…de l’entraîneur parfait : « Je suis comme je suis. La méthode Vanhaezebrouck, c’est la méthode Vanhaezebrouck, ce ne sera jamais la méthode d’un autre entraîneur et celle d’un autre entraîneur ne sera jamais celle de Vanhaezebrouck. J’évolue mais je ne copie personne. L’entraîneur qui a tous les dons, l’entraîneur parfait aux yeux de tout le monde, ça n’existe pas. »

Par Christian Vandenabeele

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