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Xavi :  » Le Barça, c’est le club le plus difficile au monde « 

Alors que le FC Barcelone a entamé une nouvelle campagne en Ligue des Champions, son ex-figure de proue, Xavi, aujourd’hui actif au Qatar, donne son avis sur le club.

Vous suivez le Barça de très près. La façon dont le club joue actuellement vous fait mal aux yeux?

XAVI: Non parce que, la plupart du temps, il est meilleur que l’adversaire, hormis en Super Coupe. Il y avait très longtemps que je n’avais pas vu cela car, même la saison dernière, le Barça avait été supérieur au Real, tant au stade Bernabéu qu’au Camp Nou. Bien entendu, j’ai eu la chance de connaître une époque fantastique. Aujourd’hui, on dirait que tout a changé. On y joue encore très bien mais les joueurs transférés auraient pu faire mieux. Ils se sont assoupis. Il y a cinq ou six ans, Barcelone engageait les meilleurs joueurs du monde pour pratiquer son système. Aujourd’hui, ils ne sont plus que quelques-uns: Iniesta, Alba, Messi, Piqué, Luis Suárez et Busquets. Mais ils faut être onze pour jouer de la sorte. Par le passé, aucun club ne possédait des joueurs dont on pouvait se dire qu’ils conviendraient au Barça. Parce qu’ils y étaient déjà tous. Maintenant, il y a des joueurs qui ne conviennent pas au système.

N’a-t-on pas aussi un peu négligé la cantera, le centre de formation?

XAVI : On y fait toujours appel mais devenir titulaire, c’est encore autre chose. À la meilleure époque du club, au moins 60 % des joueurs étaient issus du centre de formation. Thiago Alcántara est parti, à juste titre, parce qu’on ne lui donnait pas sa chance mais tout le monde doit faire preuve de patience. Le Barça, c’est le club le plus difficile au monde.

Qu’est-ce qui vous fait dire ça?

XAVI: On attend de vous que vous gagniez tout en jouant bien. Si le Real Madrid gagne 3-2 après un mauvais match, on parle de lutte épique, d’état d’esprit… Si nous gagnons à la 90e, nous passons la semaine à analyser pourquoi nous n’avons pas eu le ballon, pourquoi l’adversaire s’est créé trois occasions, pourquoi nous ne sommes pas passés par les flancs… À Madrid, on ne se pose pas toute ces questions: on gagne et on ne discute plus.

Le Real actuel est-il plus fort que Barcelone?

XAVI: On n’en sait rien et c’est ce qui fait la beauté du football. À l’époque de Pep Guardiola je me sentais invincible sur le terrain, je n’ai jamais connu cela par la suite mais nous n’avons tout de même remporté que deux fois la Ligue des Champions alors que nous aurions dû la remporter quatre fois.

Donc, la différence entre les deux équipes n’est pas grande?

XAVI: Le Real a pris l’habitude de gagner. Son équipe est plus avancée tandis que le Barça entame une nouvelle étape. Mais ce ne veut pas dire qu’il ne peut pas être champion. Dans le monde du foot, tout va très vite. En 2015, l’année du triplé, tout le monde voulait virer Luis Enrique en janvier.

Par Lorena Gonzalez, à Doha

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