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Mourinho-Conte, la mésentente cordiale résistera-t-elle à la pression?

Antonio Conte et José Mourinho ne s’aiment pas mais se tolèrent désormais: la finale à enjeux de la Coupe d’Angleterre samedi (16h15 GMT) entre Chelsea et Manchester United pourrait être l’occasion de déterrer la hache de guerre.

A Wembley, les regards seront autant tournés vers les bancs de touche que sur le terrain, pour y déceler le moindre dérapage entre deux entraîneurs au lourd passif.

Les deux hommes se haïssent… ou se haïssaient si l’on en croit les propos de Mourinho rapportés vendredi par le journal portugais Record. « C’est OK, c’est OK », a prétendu Mourinho. « Il a tendu sa main, j’ai tendu la mienne. On s’est lassé. Après le match à Manchester (fin février, NDLR), je l’ai invité à venir dans mon bureau. On a parlé. Rien ne cloche. »

La pression pourrait toutefois faire tout basculer. Le match aura en effet des allures de dernière chance, voire de chant du cygne pour Conte.

Les « Red Devils » tenteront en effet de sauver une pauvre campagne sans trophée, vécue dans l’ombre du magnifique voisin Manchester City. Les « Blues », eux, essaieront de sauver l’honneur après une saison calamiteuse.

Rien ne va plus pour l’entraîneur italien. Il y a un an, il disputait la finale de la FA Cup (perdue contre Arsenal), le titre de champion d’Angleterre en poche après une saison menée de main de maître. Cette fois, l’Apulien a terminé à la 5e place de la Premier League, manquant de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions sur fond de dispute avec ses dirigeants et de discorde avec son vestiaire.

Selon la presse britannique, Conte ne devrait pas revoir Londres la saison prochaine et il n’est pas certain qu’une victoire en coupe puisse changer quoi que ce soit. Elle pourrait toutefois mettre en sourdine l’idée que les ponts sont coupés entre le bouillant technicien et ses joueurs… Et pourquoi pas sauver sa place.

– Ecran de fumée –

Une nouvelle défaite offrirait en tout cas une fin parfaite au mélodrame: Mourinho poussant Conte vers la sortie. Les tabloïds anglais se régalent d’avance.

La querelle entre le coach de Chelsea et son prédécesseur à Stamford Bridge, remonte en effet à loin et a atteint des sommets en mars 2017, quand les deux hommes avaient dû être séparés par le quatrième arbitre après un échange musclé.

Au coeur de l’hiver, elle avait été relancée par les remarques à l’emporte-pièce des deux Latins. Mourinho avait fini par déclarer son « mépris » pour l’Italien, Conte avait promis qu’il « n’oublierait pas ».

Cette (nouvelle) querelle avait commencé quand le patron d’Old Trafford avait expliqué ne pas avoir besoin de se comporter « comme un clown » sur la ligne de touche. L’Italien s’est senti visé, insinuant que « Mou » était atteint de « demenza senile », démence sénile, l’accusant d’oublier certains de ses propres débordements de joie.

Le Portugais avait alors fait allusion à la suspension de Conte pour matches truqués, même si l’alors entraîneur de Sienne a été disculpé depuis par la justice italienne.

Une dispute qui tombait à point: elle a servi d’écran de fumée aux résultats domestiques médiocres et aux éliminations dès les huitièmes de finale de la C1.

Cette fois, il n’y a plus rien à cacher et une saison à sauver.

« Bien sûr, (une victoire) ferait une différence, mais faire une différence, ce n’est pas de juger sur un match si la saison a été bonne », a réagi un positif Mourinho vendredi. « J’analyse mon travail, mes efforts et tout ce que nous avons fait dans ce club. Je ne juge pas les joueurs sur un match, même très important. Je sais ce que mes joueurs ont fait, leurs efforts, les choses positives, les choses négatives. Je ne vais pas changer d’avis sur un match, pas du tout. »

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