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La lente renaissance de l’Inter

2010 était certainement la meilleure année que l’Inter Milan n’ait jamais connu. En effet, ils ont littéralement « raflé » les plus gros trophées : Champion’s League, Scudetto, Coppa Italia et Coupe du monde des clubs. Mais après avoir été au sommet européen, le club a dégringolé à une vitesse fulgurante. Cependant, ils ont été racheté cette saison par le Suning, investisseur chinois, afin de remonter la pente.

José Mourinho entraine l’Inter Milan pendant deux saisons (2008-2010). Il parvient à remplir les objectifs qu’il s’était fixés, en gagnant presque tous les titres possibles. Du jamais vu dans le club.

Après avoir fait son job, Mourinho part pour entrainer le Real Madrid. Rafael Benítez, parti de Liverpool, le remplace. Environ deux mois après son arrivée, l’Inter réalise le quadruplé en remportant la Supercoupe d’Italie contre l’AS Rome (3-1). Ils ont même l’occasion de faire le quintuplé en soulevant un trophée inexistant dans leur palmarès : la Supercoupe de l’UEFA. Malheureusement, ils s’inclinent contre l’Atlético Madrid (2-0). Ils terminent cette magnifique année 2010 en gagnant la finale du mondial des clubs contre le TP Mazembe (Congo).

Le début de la dégringolade

En ce qui concerne le championnat, les Nerazzurri sont à la 5e place juste avant la trêve hivernale. Cependant, le club est intransigeant et n’est pas satisfait du travail de l’entraîneur espagnol, qui est donc limogé 23 décembre. Il est remplacé par Leonardo. Le Brésilien parvient à redresser la formation intériste grâce à un excellent départ, en enchainant les victoires. Elle revient à deux points du leader, le Milan AC (30e journée), deux semaines avant le derby milanais. Mais les Rossoneri sont plus forts et l’emportent (3-0).

Quelques jours après, en Champion’s League, bien que favoris, ils se font sortir par les Allemands de Schalke 04 (score total de 7-3) en quarts. L’équipe de Leonardo termine deuxième de Serie A parvient tout de même à remporter la Coppa Italia face à Palerme (3-1). L’entraîneur, apprécié par le président Massimo Moratti, est censé rester pour une année supplémentaire. Mais il décide finalement de partir au Paris Saint-Germain pour devenir directeur sportif.

L'Inter remporte la Coppa Italia en 2011 contre Palerme au Stadio Olimpico (3-1).
L’Inter remporte la Coppa Italia en 2011 contre Palerme au Stadio Olimpico (3-1).© AFP

Trois entraîneurs en un an

C’est l’Italien Gian Piero Gasperini qui prend les rênes pour la saison 2011-2012. Un choix justifié par le fait qu’il avait déjà coaché Diego Milito et Thiago Motta au Genoa. Moins de trois mois plus tard, il est limogé après avoir essuyé une défaite contre Novara (1-3), qui venait de monter en Serie A. L’Inter est alors 15e du championnat après quatre journées avec seulement une victoire. C’est le plus mauvais début du club depuis 1921-1922.

Claudio Ranieri succède à son compatriote en signant un contrat de deux ans. Il fait bonne impression et redresse la barre en se hissant jusqu’à la 4e place à l’issue des matchs aller, notamment avec une victoire face au rival milanais (0-1).

Mais la seconde partie de saison s’annonce médiocre pour les Intéristes. Ils sont éliminés en 1/8e de finale de la Champion’s League par Marseille. En championnat, ils encaissent 9 buts en 4 matchs, sans en marquer un seul (dont une défaite contre Rome 4-0). Ce qui explique ces défaites ? Aucune proposition de jeu de la part de l’équipe. Ranieri est démis de ses fonctions le 26 mars 2012.

Andrea Stramaccioni devient le troisième entraîneur des Nerazzurri en un an suite à la défaite lors du derby d’Italie face à la Juventus (2-0). Ils finissent 6e du classement, s’assurant un ticket pour l’Europa League.

Célébration de Diego Milito après son deuxième but contre la Juventus (1-3).
Célébration de Diego Milito après son deuxième but contre la Juventus (1-3).© IPP / Icon Sport

Une nouvelle ère

La situation s’empire lors de la saison 2012-2013. L’Inter termine 9e de Serie A, est éliminée en demis de la coupe et se fait sortir dès les 1/8e de finale de l’Europa League par Tottenham. Son seul exploit est la victoire au Juventus Stadium (1-3), qui met fin aux 49 matchs sans défaite des Bianconeri. Après quelques victoires tactiques, la formation intériste gagne contre Naples (2-1). Cambiasso, milieu de base, joue au poste de libéro durant tout le match. Stramaccioni est alors surnommé StraMouccioni dans la presse, en référence à Mourinho. Le 24 mai 2013, Walter Mazzarri se charge de reprendre l’effectif.

Quelques mois après, une nouvelle ère commence : celle d’Erick Thohir. Cet homme d’affaires indonésien rachète le club et en devient son principal actionnaire en détenant 70% du capital. Un événement qui met fin aux 18 années de « règne » de Massimo Morratti, relégué au rang de Président d’honneur. Erick Thohir prend donc sa place à la présidence. Son but ? Assainir les finances et rebâtir une équipe compétitive à moindre frais.

Trois ans de stagnation

Mais les trois années qui suivent s’annoncent catastrophiques. Les hommes de Mazzarri arrivent cinquième au terme du championnat 2013-2014, qui voit le départ des derniers grands joueurs de la décennie précédente, tous Argentins : Diego Milito, Esteban Cambiasso, Walter Samuel et l’emblématique capitaine Javier Zanetti après 19 ans de fidélité.

Javier Zanetti après la finale contre le Bayern en 2010.
Javier Zanetti après la finale contre le Bayern en 2010.© BELGAIMAGE

La saison suivante est marquée par le remerciement de Mazzarri, remplacé par Roberto Mancini (déjà entraîneur de 2004 à 2008), qui fait son grand retour en novembre 2014. L’Inter est 9e après 11 journées.

Le nouvel arrivant a droit au derby milanais comme premier match (1-1). Les Intéristes finissent huitième. L’Argentin Mauro Icardi (Inter) termine premier au classement des buteurs avec Luca Toni (22 buts). Mauvais parcours également en Europa League, éliminés par Wolfsburg en 1/8e.

Ils connaissent cependant une meilleure situation en arrachant la 4e place de Serie A en 2015-2016. La Juventus montre une claire domination en soulevant le Scudetto pendant 5 années consécutives. Pas de succès en coupe non plus pour les Nerazzurri. La vitrine de trophées reste vide depuis 2011. Roberto Mancini quitte les Milanais en août.

L’investissement chinois

Finalement, Thohir n’aura pas réussi à replacer le club au haut niveau ni à réaliser tous ses objectifs financiers. Il le revend au Suning, investisseur chinois. L’Indonésien conserve néanmoins son statut de président.

Le groupe est prêt à investir massivement pour redorer les couleurs bleu et noir et en refaire une place forte du football européen. Durant le mercato estival, l’Inter s’offre le Portugais João Mário (45 millions), le milieu Antonio Candreva (29 millions) et le jeune espoir brésilien Gabriel Barbosa (30 millions).

João Mário contre Pescara.
João Mário contre Pescara.© AFP

Le Hollandais Frank De Boer succède à Mancini, mais est viré après 11 journées (12e au classement) malgré une victoire contre la Juventus (1-0). Le 8 novembre 2016, Stefano Pioli devient le nouvel entraîneur, après deux saisons à la tête de la Lazio.

Les Nerazzurri sont sur la bonne voie depuis l’arrivée de Pioli, qui a pris 25 points sur 33, dont seulement deux défaites (À Naples et au Juventus Stadium). Un meilleur bilan que la Roma et la Juve (qui a un match de moins). Seul Naples fait mieux (27 points sur 33). L’Inter est actuellement cinquième, à un point de la Lazio, qui les a battu en quarts de la coupe d’Italie. En ce qui concerne l’Europa League, ils ont lamentablement échoué, derniers de leur groupe.

Cependant, l’objectif d’aller chercher la 3e place et de revenir en Champion’s League est encore d’actualité, ce qui était impensable il y a deux mois.

Par Lorenz Blanco (st.)

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