© Maurizio Borsari/AFLO

Gianluigi Buffon, les tristes adieux d’un monstre sacré

Il rêvait de finir sa carrière cet été en Russie sur un nouveau record, une sixième Coupe du Monde, mais Gianluigi Buffon va finalement abandonner l’équipe d’Italie, qu’il incarne plus que tout autre depuis 20 ans et 175 sélections, sur une triste élimination en barrage face à la Suède.

Dino Zoff, autre gardien de but italien de légende, aussi avait fini sa carrière internationale contre les Suédois, qui ont donc mis lundi à la retraite du football de sélection un autre monstre sacré du calcio.

« Je suis désolé, désolé, désolé. Pas pour moi mais pour tout le football, parce que nous avons échoué et même d’un point de vue social ça peut être vraiment important », a dit Buffon, en larmes, à la télévision italienne.

« C’est le seul regret que j’ai. Pas d’arrêter, parce que le temps passe et que c’est normal que ça se passe comme ça. Je regrette juste que mon dernier match en sélection coïncide avec cette élimination », a-t-il ajouté.

« Je laisse des garçons qui feront parler d’eux, que ce soit (Mattia) Perin ou (Gianluigi) Donnarumma. J’embrasse tous ceux qui m’ont soutenu », a-t-il encore dit.

Le long voyage de Buffon (39 ans) avec la Nazionale a débuté il y a pile 20 ans, déjà en barrage de qualification pour le Mondial, et ses équipiers s’appelaient alors Costacurta, Albertini ou Ravanelli.

Sous la neige de Moscou, Gianluca Pagliuca s’était blessé et l’entraîneur Cesare Maldini n’avait pas eu d’autre choix que de se tourner vers le très jeune Buffon: « Tu te sens d’entrer ? »

Il est entré, il a été bon, comme presque toujours depuis, et il n’a plus jamais vraiment quitté cette équipe, remplaçant d’abord, puis titulaire et enfin capitaine, remportant avec elle la Coupe du Monde 2006.

Devenu gardien de but à 12 ans seulement, après avoir commencé comme milieu offensif, Buffon reste encore aujourd’hui, à presque 40 ans, un des meilleurs spécialistes mondiaux du poste.

Véritable bête de travail, il a constamment progressé au plan technique et n’a presque rien perdu d’un potentiel physique hors-norme, peut-être hérité d’un père lanceur de poids et d’une mère longtemps détentrice du record d’Italie du lancer du disque. Son charisme, son expérience et sa façon de s’exprimer, précis et réfléchi après des années de jeunesse plus impétueuses, en ont fait une figure tutélaire du football italien.

Même son entraîneur à la Juventus Massimiliano Allegri le reconnaît: critiquer ce monstre sacré aux mains dures comme le marbre de Carrare, sa ville natale, et au pento dans les cheveux « relève du blasphème ».

Contenu partenaire