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Les adieux pleins d’émotions de Tom Boonen devant les siens

Une masse impressionnante de supporters autour de son bus, tant au départ à Compiègne qu’à l’arrivée à Roubaix, une acclamation assourdissante, et une émotion visible: Tom Boonen a fait dimanche ses adieux au monde cycliste sur le lieu de ses plus grands exploits.

« Je ne m’y attendais pas du tout, à cet accueil. Ces quinze derniers jours, ce furent des montagnes russes émotionnelles, mais il semble que les gens profitent des derniers instants de course que je leur offre. Même si je n’ai pas gagné », a-t-il lancé devant les journalistes, s’exprimant aussi bien en flamand, qu’en anglais ou en français.

Le Belge de 36 ans a été animateur de la course, mais il a finalement pris la 13e place d’un Paris-Roubaix remporté pour la première fois par un autre Belge, le champion olympique Greg Van Avermaet.

L’essentiel était toutefois ailleurs pour le codétenteur du record de victoires sur les pavés du Nord, à égalité avec son compatriote Roger de Vlaeminck, avec 4 triomphes en 2005, 2008, 2009 et 2012.

Il aura mis une petite heure entre son dernier tour de piste sur le vélodrome de Roubaix, où il a écrit ses plus belles pages de l’Enfer du Nord, et sa sortie du bus de l’équipe Quick-Step, pour saluer les fans après 16 saisons au plus haut niveau.

Une heure passée avec sa compagne, Lore Van de Weyer, et ses filles Valentine et Jacqueline, âgées d’un peu plus de deux ans. D’ailleurs toute la famille Boonen avait fait le déplacement dans le Nord pour la « der » du protégé, à l’image du père.

Et la cohue devint difficilement maîtrisable à sa sortie, sous les « Merci Boonen, merci Boonen, merci Boonen! », et des « Tommeke! » scandés par-ci par-là.

– Pas de place pour les regrets –

« C’était très difficile aujourd’hui, j’étais très marqué. A la fin, nous avions +Stybi+ (le Tchèque Zdenek Stybar, son coéquipier chez Quick-Step) devant. Ça pouvait m’offrir quelques possibilités, mais tout le monde était très fatigué donc personne ne pouvait combler le trou », a-t-il analysé.

En revanche, pas de place pour les regrets. « Pas une minute. » Et il ne s’imaginait pas arrêter sa carrière dans un autre endroit que ce vélodrome mythique. « Pour moi, c’est la plus belle course du monde. Et je sens que c’est le moment pour moi, je le sens depuis l’an dernier », a-t-il soufflé, lui qui avait échoué à un souffle d’un cinquième succès sur Paris-Roubaix en 2016, battu à la surprise par l’Australien Mathew Hayman au sprint.

« Je peux encore faire de belles courses et me motiver, mais c’est le moment et je suis heureux que ce soit terminé ».

Il avoue à demi-mots avoir été rattrapé par l’émotion pendant la course, sur la fin du parcours. « Au panneau des cinq derniers kilomètres, c’est là que je me suis dit ce sont les cinq derniers kilomètres de ma carrière. »

A-t-il cru pouvoir s’imposer une dernière fois pour des adieux en forme de triomphe? « Oui, jusqu’aux quinze derniers kilomètres », et le redoutable secteur pavé du Carrefour de l’Arbre, dernière grosse difficulté du parcours.

« Derrière le premier groupe, il n’y avait pas d’équipe capable de faire quelque chose », son équipe Quick-Step disposant de Stybar à l’avant.

Et maintenant? « Je vais aller chercher ma voiture », glisse-t-il malicieusement.

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