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Après les attentats, la presse sportive espagnole se refuse à parler de sport

« Aujourd’hui, nous ne pouvons pas parler de sport »: la presse sportive espagnole s’est refusée vendredi à évoquer ses habituels sujets de prédilection, endeuillée comme toute l’Espagne par les attentats qui ont frappé Barcelone et la Catalogne.

Pas de photo du Real Madrid ou de transfert retentissant en première page du quotidien sportif madrilène Marca, le plus lu du pays, mais une page blanche avec, au centre, des reproductions des Unes de plusieurs journaux européens, toutes dédiées à ces attaques qui ont fait au moins 13 morts et plus de 100 blessés.

Le logo du journal est accompagné d’un ruban noir, tout comme celui des journaux barcelonais Sport et Mundo Deportivo. Un seul mot en Une de ce dernier: « Horreur » avec une photo des Ramblas, l’avenue touristique où un van a foncé dans la foule jeudi.

« Douleur », titre pour sa part le quotidien madrilène As, dont le logo, habituellement rouge, est cette fois en noir. Sur la Une, une compilation des tweets de toutes les personnalités du sport en Espagne qui ont fait part de leur émotion après ces attentats, de l’attaquant du Real Madrid Cristiano Ronaldo au défenseur barcelonais Gerard Piqué.

« En un jour comme celui-ci, c’est très difficile de confectionner un journal sportif. Pire, c’est presque absurde », écrit dans un éditorial Alfredo Relaño, directeur d’As. « Face à ce genre de choses, les contenus d’un journal sportif, qui étaient un sujet de conversation inoffensif, deviennent des banalités malvenues. »

L’autre grand quotidien sportif barcelonais de langue espagnole, Sport, ose un titre en catalan: « Tots units fem força », une phrase tirée de l’hymne du FC Barcelone qui veut dire « Tous ensemble nous sommes forts ».

En pages intérieures, ces journaux restent malgré tout concentrés sur l’actualité sportive alors que débutent ce week-end le Championnat d’Espagne de football et le Tour d’Espagne cycliste. Mais Marca comme Mundo Deportivo consacrent plusieurs pages aux attentats, très loin de leurs habituels centres d’intérêt.

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